Mémoire de Mohand le Rifain
Toute ressemblence avec la mensonge découle uniquement de balivernes
Auteur: mimouni abdelmalek 1995

Mohand l'enfant mal aimé du village a vu le jour vers 1937 au village de Ketama dans le Rif. Tout le prédestinait a un future sombre, assez deformé, de morphologie plus grande que la normale, complètement teigneux, pas un cheveux sur la tete , en plus son crane a l'aspect d'un terrain volcanique. Mohand est la risée des enfants du village, tout le monde se plaisait a lui donner des coups et a fini par s'y habituer a telle façon que c'est devenu une manière de le dorlotter.

Vers 1947 Mohand devait avoir 10 ans a peu près, l'etat civil n'etait pas encore de rigueur dans la région. Sa seule ambition, l'unique est de s'approcher de la jeep du militaire colon qui administrait la région, klaxonner , puis prendre la fuite. Il est l'unique villageois qui peut se permettre un tel luxe, considéré comme un aliéné personne ne prete attention a son comportement. Un jour , l'administrateur colonial habitué a rendre visite au cheikh de la region dans le but de fortifier et honorer son règne, attrappe Mohand, il lui donne un chiffon et lui ordonne de depoussierer le véhicule. A partir de ce jour, la vie du teigneux a changé, il s'adonna a ce travail avec ardeur, centimètre par centi- mètre la jeep est nettoyée de telle façon que le proprietaire resta bouche close. A partir de ce jour Mohand devint le nettoyeur officiel de la voiture du colon, l'enfant se trouve soudain enveloppé d'un prestige et d'un honneur qui lui confère le respect de ses semblables, il ne recevait plus de coup, et les gens s'inclinaient legèrement en le croisant par crainte qu'il ne les dénonce auprès du cheikh et son patron. Mohand a maintenant 13 ans, il devint un noble du village malgré son etat chétif et sa tenue qui se réduit a un rugueux vetement semblable a un sac avec deux manches.L'année suivante, l'administration a mis une voiture a la disposition du cheikh, mohand devint son conducteur, le permis n'etant pas du tout exigé durant cette période, le teigneux pourra maintenant user a volonté a son jeux preferé , klaxonner, son employeur s'en trouva emerveillé, façon d'aviser les ruraux de son passage, meme les vaches et les brebis maintenant pretent attention au passage du chef. Mohand malgré cette fonction qui ne lui rapporte aucun sous est serein et son future ne lui pose aucun problème. Quelques année ont passé, le colonisateur commence a plier bagage, et s'assure de la continuité de sa politique apres le depart en installant de nouveau venu formé par sa machine et proposé aux autorités du pays qui l'ont accepté faute de cadres plus nationaux. L'administarteur ne voulant pas abondonner Mohand par peur qu'il ne devint la risée des ruraux après avoir cottoyé les hautes instances dominantes, essaie de le placer quelque part, mais l'etat, la formation et la morphologie de ce rifain teigneux lui ferme toutes les issues. On demande a Mohand ce qu'il veut faire et il répondit, conduire, conduire et klaxonner, rien de plus, le capitaine lui procura un permis d'autocar et le plaça comme chauffeur dans une société nationale. A vingt ans, Mohand , et avec l'appui des ex-colon rstant influants dans la région malgré l'accès a la liberté et l'independance, a pu etre affecté a la ligne Casablanca - Oujda en passant par Ketama, il est ravi, maintenant a chaque fois qu'il traverse son douar, une frenesie s'empare de son contenu, animaux poules, humains et oiseaux sursautent par le bruit de l'avertisseur du car , tellement puissant. Quelques ont suffi au teigneux pour que des etrangers entrent en contact avec lui et l'informe qu'il dispose d'une mine dont il n'a qu' a tendre le bras et ramasser des sacs de billet de banques. Mohand, entreprit donc une longue marche vers la richesse, chaque voyage lui permet de transferer une dizaine de kilogrammes de kif vers les villes interieures. Le teigneux se metamorphosa, il sait maintenant compter et dispose d'une petite fortune. Une dizaine d'année sur cette ligne lui ont suffit pour devenir un petit empereur, de l'argent, des amis influents, des connaissances locales et etrangères, il se fait une autre personnalité, adopta une perruque, s'acheta des habits de luxe et demissionna de ce foutu travail de conducteur. Mohand, mainteant libre et disposant de quelques millions reserve quelques jours a etudier la situation pour determiner la region de sa nouvelle résidence. Il n'a nullement l'attention de quitter sa region, et trois posibilités reviennent constamment brouiller sa pensée. Rester definitivement a Ketama, Oujda ou Taounat. Il passa en revue les possibilités de chaque région. Taounat parait ne pas répondre a ses attentes, et les gens de Taounat lui paraissait ne plus etre des Rifains, ils parlent l'arabe et ressemblent plutot a des pseudo-fassis, en fait, taounat a profité de sa proximmité de Fes, les riches fassis s'achetent a gros prix les lopins de Taounat dont les ruraux devinrent de simples fermiers serviteurs, leurs enfants ont pu integrer les ecoles par appui des gens de fes et ainsi ils se sont completement intégrés. Mohand, opta pour Oujda, mais la encore, trouva que les Oujdis ont complètement perdus leur identité de rifains, et de l'avis des pures , devinrent des Gal'aa'i soit des pseudo-rifains aussi. Il reste Ketama, ce village ne lui procure aucun bon souvenir, comment s'epanouir dans un lieu ou, il etait traité moins qu'un ane, et que les gens de sa generation profitent de toutes les occasions pour lui rappeler les coups du passé et 'etat de son crane. Il plia bagage et rejoint Tétouan, la capitlne citadine semi Marocaine, sem-espagnole par culture. Il s'y installa, et continu a picoter et fortifier sa fortune dans le domaine des drogues naturelles. Durant les années 70, le gouverneur de la région de Ketama lui proposa d'investir en lui assurant qu'il aura tous les appuis necessaires. Mohand se laise guider et obeit a la lettre au gouverneur et ses alliés. Il emprunta facilement quelques milliards sans meme savoir la procedure, la moitié de cet argent est detourné par ses guides contre son intronisation en parlement. Il edifia un hotel et quelques epiceries dans la région, et, en tant qu'elu et siegeant en haute instance, ses affaires ont connu un enrichissement fulgurant. Voial maintenant plusieurs decennies qu'il est conseiller, quoi que sa fonction est reduite a la presence dans ce prestigieux espace, parce que ne sachant ni lire ni ecrire. Cet espace lui permet de se reposer et meme dormir loin des routines et traitement d'affaires financières Mohand, honorable, conseiller du peuple, baron parmis les grands eu des enfants, des villas, des usines, le respect et l'honneur de tous. suite Mohand se sentit vieux, la vie en confort et le deplacement en mercedès a assouplit ses muscles et donner plus de volume a son ventre. Les citoyens sont devenus plus informés et de plus en plus de gens refusent d'etre guidés ou soumis a des pressions pour lui octroyer leur vote. Le coup de pouces des hauts fonctionnaires est aussi devenu trop risqué et moins vigoureux. Il pensa donc a revitaliser sa personne auprès des citoyens qu'ils presentent et aqui il n'a jamais octoyé aucune attention ni assistance. Il opta pour une nouvelle stratégie, chaque semaine il parcourt les villages, saluant les gens et distribuant de l'aumone aux pauvres, engagea quelques maçons pour blanchir les murs de edifices d'Igorramnes, acheta et offra des médicaments par ci , par la. Pour couronner le tout, sachant les elections proches, obligea son fils a se marier, le but etant d'inviter le peuple a un festin grandiose dans le but d'avoir leur soutien. Il loua des espaces, des villas, des hotels, et, envoya des bus sillonner les douars et ramasser les campagnards qui pour la première vont se sentir importants, des centaines de vieillards et jeunes ont été convoyés sur Tetouan, nourris , logés et meme des orchestres populaires ont été mis a leur disposition, trosi jours de fete innoubliables, les autocars s'alignent pour rappatrier les gens vers leurs villages. Mohand a pris le soin de preparer un petit cadeau pour chaque individu. Des centaines de sac furent ainsi achetés et remplis de vetements et divers produits a petit prix, meme les bonbons y figurent, c'est dier que Mohand pense a s'assurer de sa reconduction et la reservation de ce poste a sa dynastie. Les Rifains furent honorés et a partir de maintenant Mohand est assuré de leur soutien. Le baron coulait de merveilleux journées entre ses villas de Tetouan et l'edifice des conseillers a Rabat, Ketama, et toujours un village, le douar de Mohand.